La question du règlement
- sylsabpsy
- 30 mai 2024
- 2 min de lecture
Au delà de la formulation “pourquoi faut-il payer sa séance” (car sinon, à ce compte là, pourquoi payer son avocat ou son médecin ?) se tient la “vraie” question que l’on n'ose pas toujours poser : pourquoi est-il généralement demandé de payer sa séance en liquide ?
• L’argent a une valeur symbolique : il représente tout ce que vous allez laisser en séance, tout ce que vous allez laisser derrière vous en quittant le cabinet : vos problèmes, vos angoisses, vos questionnements douloureux.

Mieux, il l’incarne : il donne corps et forme à ces problé-matiques : ce que coûte la séance représente ce que cela coûte de dire les mots. Si elle ne valait rien, que vaudrait alors le travail que l'on y fait ensemble ? Et ce que cela a coûté d’efforts pour gagner cet argent dit aussi quel est le prix que l’on accorde à sa santé psy-chique. Pour paraphraser une célèbre publicité pour pro-duits capillaires : “parce que je le vaux bien !”
Voir le billet sur la table est plus représentatif qu’un chè-que, et infiniment plus qu’une carte bancaire quasiment dématérialisée, se résumant à un bout de plastique pres-que vidé de sa valeur symbolique.
• Et puis l’argent a une valeur libératrice : si on ne paie pas sa séance, ou plus exactement si on ne ressent pas que l’on paie sa séance (si on utilise une carte bancaire ou un paypal par exemple), vient immanquablement le moment où l’on se sent redevable vis à vis du praticien. Comme si le praticien nous avait rendu service et qu’on avait une dette morale vis-à-vis de lui, comme vis-à-vis de quelqu’un qui nous a aidé pour déménager et à qui on se sent devoir un service en retour; et ça, au fil du temps, c’est très préjudiciable au bon déroulement de la psychothérapie, car cela fausse la relation : pour bien fonctionner, la relation praticien/analysant doit être bâtie sur la confiance; si on met “de la dette“, tout est compromis. Alors que si le service est facturé et payé, on ne doit plus rien : C'est réglé.
Françoise Dolto (célèbre psychanalyste pour enfants, de la seconde moitié du XXème siècle) avait même coutume de demander un paiement, symbolique, aux enfants qu’elle recevait dans son cabinet; bien sûr pas d’argent dans ce cas, mais quelque chose qui avait de la valeur à leur yeux, un petit joujou, un petit trésor style joli caillou (on était loin des smartphones et consoles de jeu, c’est certain).
Les modalités de paiement sont toujours indiquées, sur le site, par téléphone, dès le premier entretien… elles font partie de l’accord entre praticien et analysant. Ainsi, régler la thérapie séance après séance, contribue à régler le problème pas à pas.



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